L'INTRUS....

Il y a quelques jours, pendant que je faisais la vaisselle, je me suis mise à pleurer. Bon, faire la vaisselle n’est pas très agréable mais tout de même !!

Tout allait bien, j’étais de très bonne humeur, et tout à coup je me suis mise à pleurer. Et c’est à ce moment précis que j’ai démasqué ce que j’appellerais pour les besoins de mon exposé :

« L’intrus ».

Je récurrais et lavais mes assiettes, quand, sans m’en rendre compte, je me suis mise à penser au garçon que j’ai le plus aimé. (je vous le dis tout de suite, ce couple Lintrusn’est pas lui « l’intrus »…ha ha !!!). Des images de lui me sont alors apparues : son visage, son sourire, ses mains… puis des sensations s’y sont rajoutées : sa légèreté, son humour, sa façon d’embrasser et de me regarder, l’odeur de sa peau…bien sûr tout ceci ravivant des sentiments et des émotions, une impression de manque. Alors je me suis mise à penser à tout le mal que j’avais subi à cause de lui, le fait qu’il ne m’ait jamais aimée et qu’il ne m’aimerait sans doute jamais….j’ai ressenti de la tristesse et un grand vide et je me suis mise à pleurer….les mains dans la mousse !


Qui est l’intrus et que veut-il ?


A ce moment, quand j’ai pris conscience de ce qui se passait, je me suis demandée pourquoi, alors que j’étais de si bonne humeur quelques instants auparavant, j’étais à présent en larmes !! Pourquoi, alors que tout allait bien, il avait fallu que je pense à lui. Et c’est alors que j’ai parfaitement compris ce que je vais vous expliquer maintenant.


L’être humain est ainsi fait qu’il possède deux parties en lui (en fait 3, je vous en parlerais dans un autre post). Le bien et le mal. « L’intrus » représente le mal qui est en nous, c’est notre mental qui est en perpétuelle action, nos pensées négatives que nous ne savons pas faire taire. Certains l’appellent le « corps de souffrance » ou « la petite voix négative » mais il est bien plus que cela. Comme pour le haut il y a le bas et pour le jour il y a la nuit, et bien pour la partie claire et lumineuse de notre être (qui est notre vraie nature positive) nous avons une partie sombre. Je l’appellerais « L’intrus ».

Cette partie désire prendre constamment le contrôle de nos pensées et même de nos actes, le pouvoir sur notre personne. Cet « intrus » est malin et insidieux et sait parfaitement nous faire passer des vessies pour des lanternes.

C’est d’ailleurs souvent à cause de lui que nous perdons confiance en nous, que nous pouvons tomber en dépression voire même dans les cas extrêmes, commettre des actes irréparables comme le suicide par exemple.

Je me dis souvent que nous contenons à la fois Dieu et le diable. Le bien et le mal.
Comment agit-il ?

Dans mon exemple, « l’intrus » a profité d’un moment d’inattention de ma part, pour s’infiltrer insidieusement, se déguisant en se faisant passer pour mes propres pensées, dans le but de me voler ma joie, mon bonheur et de prendre le pouvoir.

« L’intrus » est sournois. Il fait en sorte que nous nous identifions à lui. Que nous croyions que ces pensées sombres sont les nôtres et que nous broyions du noir. Il nous fait croire que nous sommes négatifs ou dépressifs en imitant notre voix. Il sait nous faire culpabiliser, nous manipuler à sa guise pour que nous finissions par nous détester ou ne plus avoir la force de ne rien faire. Nous pouvons entendre des choses telles que :

- Je suis nul/lle
- Je n’y arriverais jamais
- Si il ne m’a pas aimée c’est qu’on ne peut pas m’aimer
- Je ne suis pas assez fort /forte
- Tout est de ma faute
- Je suis trop ceci ou pas assez cela
- Je mérite ce qui m’arrive de mal
- J’ai peur de…
- Je doute de…
etc….

Parfois ce qu’il nous souffle est plus subtil et il va faire en sorte de nous donner des exemples précis, des preuves irréfutables. Ce qui fait qu’on finit par le croire.



Et, plus nous tournons en boucle ces pensées dans notre tête, plus nous sommes malheureux, plus la mayonnaise de nos pensées négatives est entrain de devenir solide, plus l’intrus est content !!!
Il se frotte les mains, nous ne sommes plus maîtres à bord, il a pris le contrôle.
Que faut-il faire alors ?

J’utilise volontairement cette métaphore de l’intrus pour simplifier les choses. Il n’est autre, vous l’aurez compris que nos pensées négatives et représente la partie « diablotine » que nous avons tous en nous. Nous pouvons démasquer cet intrus, le confondre et l’arrêter.

Prise de conscience

La première chose à faire est d’en prendre conscience. Se dire : « Tiens, en ce moment je suis triste, ça ne va pas. Je viens de penser à telle chose et cela déclenche une émotion qui me fait souffrir ».

Moment présent

Notre souffrance, notre peine appartient rarement à l’instant que nous vivons en ce moment même. Nous repensons au passé, ou nous projettons dans un avenir qui nous effraie. Dans mon exemple de vaisselle, j’étais au chaud, écoutant de la musique et de très bonne humeur au moment « M » et c’est en repensant à ces émotions du passé que je me suis mise à pleurer. Et « l’intrus » se servira de tout ce qu’il peut pour nous amener sur son terrain glissant : une musique triste, une parole, une image, une photo, un manque, le souvenir d’une personne…

Donc, la deuxième chose à faire c’est de se demander si cette émotion appartient à l’instant que nous sommes entrain de vivre en ce moment même.

Observation

Il ne s’agit pas de rejeter cette pensée, ni de la juger (ce qui me semble le plus difficle à mon sens) car plus on la repousse plus elle revient en force. Au contraire, la 3ème chose à faire est de l’observer, la laisser s’installer mais sans en être dûpe. Car dès que « l’intrus » se sent épié, dès qu’il a compris qu’il était démasqué, il commence à perdre de sa force.

Garder le contrôle

On peux choisir d’être heureux ou malheureux. Ce que j’ai mis très longtemps à comprendre et que j’ai rejeté parfois en bloc, ne voulant pas m’imputer cette responsabilité. Pourtant le bonheur est un choix qui commence par nos pensées.

Après avoir observé « l’intrus », nous avons le choix de continuer de penser à ce qui nous fait souffrir, à cultiver notre souffrance, et ainsi à nourrir « l’intrus » qui va devenir de plus en plus gras et présent… ou d’orienter nos pensées sur autre chose, détourner notre esprit vers une pensée lumineuse et positive, ou tout simplement quelque chose qui nous fait plaisir.



La 4ème chose à faire est donc de se focaliser quelques instants sur autre chose. Le but étant d’occuper son esprit autrement.

Par exemple, j’ai choisi de penser à ma prochaine virée shopping !!! (un peu de légèreté ne fait pas de mal !)
Là où les choses se compliquent …

Bien sûr l’impression de tristesse, d’amerture, de dégoût ou autre que nous a laissé cette réflexion négative, c’est à dire « l’intrus », ne disparaît pas en claquant des doigts. Cette émotion est viscérale et nous laisse une trace, ré-ouvre une blessure et ouvre les vannes de notre mélancolie.

Nous avons souvent l’impression que cette partie sombre de nous est plus forte que la partie heureuse et joyeuse de notre être. Ce qui nous fait mal est plus difficile à vivre et forcément laisse une trace plus profonde. En réalité, l’obscurité ne résistera pas à la lumière de notre compréhension…

Parfois aussi nous sommes envahis par « l’intrus » sans savoir pourquoi nous ressentons cet immense mal-être. Il n’y a pas de fait précis qui a déclenché ce Tsunami en nous, du moins pas de pensée ou de fait apparent. Nous savons juste que nous sommes mal, submergés, et que nous n’avons envie de rien faire ni de voir personne.

Souvent, ce sont des artistes, les gens très sensibles comme moi, très en relation avec leurs émotions qui peuvent avoir des hauts très hauts et des bas très bas.

Ce qu’il ne faut pas faire



Certes « l’intrus » veut notre perte, mais il a quand même quelque chose à nous dire. La plupart des gens rejetent cette partie d’eux même, la refoulent, et plus ils font cela, plus elle revient en force car elle veut se faire entendre et qu’on la prenne en considération. Il se peut qu’ils aient enfoui cette partie pendant des années, ne voulant pas se laisser envahir par elle. Mais un jour, cette partie sombre, « l’intrus » revient tellement en force que c’est la dépression.

En réalité, si notre partie sombre nous paraît plus importante que notre partie lumineuse, c’est qu’il y a un signal d’alarme à prendre en compte. Il ne faut pas, à mon sens, remettre notre compréhension à plus tard.

Il ne faut pas rejeter « l’intrus » mais il ne faut pas non plus cultiver sa souffrance en ressassant (ce que j’ai fait pendant des années avant de comprendre ce que je vous explique). Il ne faut pas faire la sourde oreille.

Ce qu’il faut faire

Tout d’abord il faut vivre son émotion. On ne l’a que trop souvent entendu, les émotions non vécues se transforment au fil des années en maladie. C’est pour ça que les personnes qui me croient faible parce que je pleure n’ont rien compris. C’est ma force, au contraire.



Ensuite, l’écouter, se poser, se demander pourquoi nous ressentons ça, à cause de quoi, l’observer et quand nous avons compris, décider volontairement de détourner notre esprit vers quelque chose de positif, quelque chose qui nous rend joyeux. Nous pouvons même lui dire « merci » du signal qu’il nous a envoyé.

C’est un entraînement qui porte ses fruits au bout de quelques temps si on le pratique régulièrement. Car d’une part, nous écoutons notre « intrus » qui ne se sent pas rejeté, mais en même temps nous ne cultivons plus notre souffrance, qui, du coup, ne grandit pas.


Et puis n’oublions pas que les plus belles chansons d’amour, les plus beaux textes, sont nés grâce à notre « intrus ». Rendons à César ce qui appartient à César.

Personnellement

J’ai vécu longtemps avec cette souffrance, mais ne voulant pas subir ça toute ma vie, j’ai cherché à comprendre. J’ai travaillé sur moi pendant des années pour être « à jour » de mes émotions et ne plus me trimballer un « intrus » énorme. Ce qui me permet de l’expliquer en ces termes aujourd’hui.

Aujourd’hui, quand je pleure ou je me sens mal, je m’interroge immédiatement et je sais pourquoi je ressens ça, à quel moment ou évènement appartient cette émotion, à quelle pensée elle correspond. Cependant, il peut encore m’arriver de sombrer car « l’intrus » est très très malin. La seule différence c’est que cela ne dure plus aussi longtemps qu’avant car j’en prends conscience très vite.

Aujourd’hui, je ne suis plus angoissée sans raison. J’ai appris à démasquer « l’intrus » mais aussi à prendre en compte ce qu’il veut me dire.

Dans mon exemple, il se peut que j’ai eu besoin d’avoir cette évidence pour écrire cet article aujourd’hui ou bien « l’intrus » a utilisé le manque que j’ai de cette personne pour essayer de m’amener sur un terrain de déprime… car n’oublions pas que son désir le plus cher est de prendre le contrôle de notre esprit ! En ce qui me concerne, c’est raté !

Conclusion

Nous pouvons choisir d’être heureux. Cela peut représenter un énorme travail sur soi et une surveillance perpétuelle de nos pensées, mais ça en vaut la peine. Notre « intrus » ne disparaîtra jamais car il fait partie de nous comme le ying et le yang. Il s’agit de le maîtrtiser et de trouver un équilibre afin de ne plus jamais se laisser envahir par lui.

Car le véritable bonheur ne dépend pas uniquement des évènements extérieurs mais surtout de ce que l’on vit à l’intérieur de soi. De la sérénité que nous instaurons en nous.

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